C'est par une très mauvaise route que nous quittons Tiguent. Parfois le goudron n'est plus qu'un souvenir !. Il faut slalommer entre les nids de poule, les bosses et les zones de sable très dangereuses à vélo, surtout du fait que nous sommes bien chargés (les vélos bien sûr !). Il fait toujours très chaud et le vent ne nous aide pas mais nous nous battons avec l'énergie de l'espoir que bientôt, peut-être ce soir, nous atteidrons le fleuve Sénégal.
Au village de Lewihda il y a une bifurcation et il faut choisir : soit passer par le barrage de Diama à l'ouest mais il faut se taper une piste d'une cinquantaine de km pas forcément facile à vélo, soit passer par Rosso et prendre le bac mais il faut affronter les escrocs en tous genres qui rendent se passage hyper corrompu.
Après mûres réflexions on choisit Rosso d'autant que la route doit être correcte un peu plus loin.
Effectivement quelques km plus loin tout s'arrange, avec une route toute neuve bordée de végétation dense. On est sorti du désert après plus de 2 000 km de traversée depuis Guelmim tout là-haut. Le fleuve Sénégal est tout proche. Demain nous le traverserons après une dernière nuit en Mauritanie dans une petite auberge à Rosso, ville frontière assez cahotique et plutôt glauque avec de nombreux faux guides et rabatteurs en tout genre. Nous avons hâte d'être de "l'autre côté". Même trouver un hôtel est périlleux tellement nous sommes harcelés par un tas de margoulins. Il faut s'aefforcer de garder son calme.