10/11 - Lac rose / Dakar : 63 km
La dernière étape est tranquile par une nouvelle route à 2 X 2 voies qui longe la côte nord de la presqu'île de Dakar.
Et puis à force de pédaler depuis près de 2 mois, ce qui devait arriver est arrivé. Et nous sommes arrivés !!!. Impossible de se rendre à vélo au "km 0" le vrai centre de Dakar : trop de circulation, trop de pollution.
Quelques chiffres :
- 4 204 km jusqu'à Dakar. S'ajoutent des prolongations vers le sud de Dakar soit au total 4 409 km.
- 4 pays traversés
- 47 jours de pédalages. Moyenne / jour : 89,5 km.
- Etape la plus courte : 42 km à une moyenne de 10,2 km/h
- Etape la plus longue : 170 km à une moyenne de 22,4 km/h
- Un million de tours de pédales (environ !)
- Une barrique d'eau (au moins !).
Aucun problème technique ni physique.
Bref une superbe aventure.
09/11 - Lac rose
Les anciens accros du "Paris-Dakar" se souviennent sans doute que l'arrivée était ici.
Donc le lac rose est rose, enfin ça dépend des jours car il faut du vent. Sinon il faut un peu d'imagination !
On y exploite le sel qui est expédié un peu partout au Sénégal et dans les pays limitrophes.
Pour nous c'est une étape agréable, nous avons sans doute besoin de repos et on peut se le permettre car nous avons toujours une avance confortable. Mais inconsciemment c'est peut-être l'arrivée maintenant toute proche que nous redoutons car cette magnifique aventure va bientôt se terminer. Donc on essai de prolonger un peu plus le plaisir.
08/11 - Lompoul / Lac rose : 116 km
La belle route, très calme se poursuit jusqu'à la ville de M'boro. Puis nous retrouvons l'ancienne route encombrée de camions et de taxis brousse, sans pitiés pour les cyclistes. Rouler devient acrobatique et dangereux. Notre seul plaisir est d'observer de beaux baobabs sur le bord de la route.
Les 15 derniers km avant le lac rose sont très pénibles. Mal conseillés nous avons emprunté le trajet le plus court mais ça se termine par une piste très ensablée qui nous obligent à descendre la plupart du temps du vélo.
Repos au camping, très babacool et fort sympathique "Le nomade" au bord du lac rose.
07/11 - St Louis / Lompoul : 99 km
Un dernier regard sur St Louis que nous quittons presque à regret.
Une nouvelle route, toute neuve, suit la côte. Elle est presque déserte et pour nous c'est une aubaine. Des paysages nous font penser aux marais poitevins. La mangrove avec ses grandes pattes qui plongent dans l'eau salée nous rappelle cependant que nous sommes bien en zone tropicale.
La route traverse ensuite des champs d'arachides. De temps à autre un rare taxi brousse surchargé nous double.
Nous arrivons le soir à Lompoul et son mini désert au bord de l'océan, très prisé des touristes car il parait que ça ressemble un peu au désert du sud de Mauritanie. Le désert on a donné !, donc on se contente, dans le village, d'une modeste auberge très sommaire créée tout récemment par un jeune couple sénégalo-hollandais très sympathique. Mais il faut être habitué aux bivouacs à la dure : simple tapis de sol, pas d'électricité, douche avec un seau d'eau et une calebasse!. Diner sommaire avec haricots et piment arrosé d'une eau locale tiède. Mais c'est une halte sympathique et les propriétaires en contrepartie d'un prix mini nous ont demandé de faire de la pub. Donc c'est fait !
04 au 06/11 - Saint Louis
Quelques images de l'ancienne ville coloniale qui conserve de très nombreuses maisons, typiques de cette époque, avec leur façade de chaux, leur double toiture en tuile, leur balcon en bois et leur balustrade en fer forgé. Elle a été capitale de l'Afrique occidentale française jusqu'en 1902 puis du Sénégal et Mauritanie avant que Dakar ne prenne le relai.
De l'autre côté d'un bras du fleuve Sénégal se trouve le village des pêcheurs. C'est un tout autre décort.
Ce quartier surpeuplé (27 000 habitants) devra sans doute déménager dans les prochaines années en raison de la montée de l'océan dû au réchauffement climatique.
Et puis quelques belles soirées à l'hôtel / restaurant "Le Palais" tenu par un personnage qui mérite d'être connu. Robert un vieux blanc qui a pas mal bourlingué en Afrique et est installé ici depuis une quizaine d'années. On y mange bien (de la langouste notamment) et quand il est en forme il pousse la chansonnette pour ses clients. Il a, selon ses dires, fait des tournées avec divers artistes, mais il a été aussi aviateur, etc., etc. Et a 75 ans il est toujours en pleine forme. Bref une adresse à recommander si vous passez un jour à St Louis.
03/11 - Ross Béthio / St Louis du Sénégal : 65 km
Ce matin belle route assez plate qui longe des rizières. Peu de circulation, c'est vraiment sympa à vélo d'autant que la température est maintenant redescendue à un niveau correct avec la proximité du fleuve Sénégal. Et Dakar est maintenant à moins de 300 km !!!
Nous arrivons très vite à l'entrée de St Louis avec son célèbre pont Faidherbe. Ce pont inauguré en 1897 et d'une longueur de 508 m permet d'accéder à l'île St Louis qui est l'ancienne ville coloniale. Dès l'arrivée sur l'île, le premier arrêt est au célèbre hôtel de la poste où venait jadis les aviateurs de l'aéropostale. Certaines scènes du film "coup de torchon" ont aussi été tournées ici.
Ayant une bonne semaine d'avance sur notre calendrier prévisionnel nous prenons notre temps de boire un bon coup (ou peut-être 2).
Et nous nous octroyons 3 jours de repos au camping l'Océan sur la langue de barbarie un peu à l'écart de la ville. Au programme : lessive et sieste.
02/11 - Rosso / Ross Béthio : 57 km
Il nous faut passer les formalités de sortie de Mauritanie avant d'embarquer sur le bac qui traverse le fleuve Sénégal. Et ce n'est pas de tout repos car cette frontière passe pour la plus corrompue au monde. Et encore, pour nous qui sommes à vélo ce n'est pas le plus difficile. Mais il faut quand même affronter tous ces faux guides, faux douaniers, baratineurs en tout genre qui parfois menacent, exigent que l'on leur remette nos passeports, qu'il faut ceci et cela. A tourner fou sous le regard impassible des vrais policiers. Bon, avec beaucoup de patience, de ruse et de coup de chance on s'en sort pas mal : aucun bakchich et, on ne sait pourquoi, mais on ne paye même pas le passage sur le bac.
Et le fleuve Sénégal est là devant nous et nous le traversons. C'est un moment très émouvant.
De l'autre côté c'est toujours Rosso mais Rosso Sénégal. Un policier prend nos passeports à la sortie du bac. Ils sont très vite tamponnés. Bienvenue au Sénégal ! Pays de la Teranga (l’hospitalité en wolof).
Nous changeons d’univers. Nous sommes en Afrique noire, à vélo !!!
Moment intense en émotions !!!
Nous avons hâte de quitter Rosso Sénégal et nous roulons très vite sur une belle route en direction de St Louis à travers les rizières et les champs de canne à sucre. Il fait toujours dans les 30° mais avec toute cette verdure on a presqu'une impression de fraicheur.
Pause "blabla" dans un petit village. Le Sénégal étant francophone (comme la Mauritanie), ça facilite les échanges. Tout le monde est étonné que nous ayons pu venir à vélo depuis la France. Ce qui étonne encore plus c'est notre "grand" âge. Mais c'est un sujet qui a le don de nous agacer !.
Arrivée dans la petite ville de Ross Béthio où à lieu régulièrement un marché. Beaucoup de couleurs et d'animation, ça tranche fortement avec le côté assez austère et exclusivement masculin de la Mauritanie.
Pour dormir nous avons repéré une station service qui peut nous ménager un petit coin tranquile mais finalement nous dormons au CEDAF : centre départemental d'assistance et de formation pour la femme. Des chambres sont louées aux voyageurs de passage.
01/11 - Tiguent / Rosso :100 km
C'est par une très mauvaise route que nous quittons Tiguent. Parfois le goudron n'est plus qu'un souvenir !. Il faut slalommer entre les nids de poule, les bosses et les zones de sable très dangereuses à vélo, surtout du fait que nous sommes bien chargés (les vélos bien sûr !). Il fait toujours très chaud et le vent ne nous aide pas mais nous nous battons avec l'énergie de l'espoir que bientôt, peut-être ce soir, nous atteidrons le fleuve Sénégal.
Au village de Lewihda il y a une bifurcation et il faut choisir : soit passer par le barrage de Diama à l'ouest mais il faut se taper une piste d'une cinquantaine de km pas forcément facile à vélo, soit passer par Rosso et prendre le bac mais il faut affronter les escrocs en tous genres qui rendent se passage hyper corrompu.
Après mûres réflexions on choisit Rosso d'autant que la route doit être correcte un peu plus loin.
Effectivement quelques km plus loin tout s'arrange, avec une route toute neuve bordée de végétation dense. On est sorti du désert après plus de 2 000 km de traversée depuis Guelmim tout là-haut. Le fleuve Sénégal est tout proche. Demain nous le traverserons après une dernière nuit en Mauritanie dans une petite auberge à Rosso, ville frontière assez cahotique et plutôt glauque avec de nombreux faux guides et rabatteurs en tout genre. Nous avons hâte d'être de "l'autre côté". Même trouver un hôtel est périlleux tellement nous sommes harcelés par un tas de margoulins. Il faut s'aefforcer de garder son calme.
31/10 - Nouakchott - Tiguent : 120 km
En pleine forme après ces 2 jours de repos. Il reste environ 200 km pour atteindre Rosso sur le fleuve Sénégal. La petite ville de Tiguent est à peu près au milieu donc on se dit que peut-être en 2 jours nous serons à la frontère sénégalaise.
A la sortie de Nouakchott on peut prendre la mesure des problèmes de déchets qui s'étalent sur d'immenses terrains vagues (mais c'est ainsi à proximité de toutes les villes, grandes ou petites, pratiquement depuis Tanger). Ce problème de déchets, et de pollution en général, à vélo nous l'avons "sous le nez" en permanence et ça vaudrait une multitudes de commentaires mais ça nous gacherait le plaisir de pédaler (on a aussi le droit d'être égoïste !). En tout cas les poissons ont encore de très grandes quantité de plastiques à ingurgiter d'autant que toutes ces villes et villages que nous avons traversés depuis Tanger sont situés à proximité de la côte.
Après quelques kilomètres tranquiles, un maudit vent de sable nous rappelle que nous sommes encore au sahara. Nous avions l'ambition d'atteindre la peite ville de Tiguent et donc des chances de couvrir en 2 jours la distance Nouakchott / fleuve Sénégal mais ça semble difficle dans ces conditions d'autant que l'état de la route se dégrade.
Puis c'est soudainement l'apaisement. On entre peu à peu dans la zone sahélienne avec de la végétation bien appréciée pour trouver un peu d'ombre. Les chameaux sont encore très nombreux et c'est un magnifique spectacle de voir ces "vaisseaux du désert" défiler devant nous.
La route, à l'arrivée dans le village de Tiguent, est en très mauvais état. Nous n'irons pas plus loin d'autant que malgré la chaleur, le vent et la route en mauvais état nous avons parcouru 120 km. Nous passons la nuit dans une petite auberge après une longue étape encore bien fatiguante mais nous sentons que nous approchons de la fin du désert et c'est très motivant.