Nous n'avons pas très bien dormi, la chambre était une vrai fournaise. Nous partons avant que le soleil se lève, les sommets des dunes sont seulement légèrement dorée. Mais le thermomètre affiche déjà 31°. La route s'est maintenant éloignée de l'océan. Nous allons devoir affronter des températures très élevées d'autant qu'il est annoncé un pic de chaleur pour les jours suivants.
Les premières heures sont plutôt tranquiles avec un vent faible et assez bien orienté. Mais rapidement la situation se détériore, le vent monte en puissance et vire sud-est, c'est-à-dire presque de face. Il devient très fort et se transforme en tempête de sable. Bientôt on n'aperçoit presque plus la route, le sommet des dunes ressemble à des vagues déferlantes. Il fait une chaleur de four. Nous buvons d'énorme quantité d'eau. Rouler devient difficile et bientôt impossible.
Nous sommes plantés au bord de la route et tentons d'arrêter un des rares véhicules qui passent, tous surchargés. Un pickup passe à vive allure, il est vide mais ne s'arrête pas. Quelques minutes plus tard il revient. Les 2 jeunes mauritaniens ont mis un peu de temps à réaliser qu'il y avait bien 2 petits vieux au bord de la route à côté de leurs vélos !. Ils nous embarquent et nous emmènent jusqu'à Chami 80 km plus loin.
Chami est une ville nouvelle en cours de développement. Lors de mon dernier passage y a 4 ans il n'y avait ici quasiment rien. De grands boulevards éclairés par des lampadaires ont été tracés. Des bâtiments commencent à sortir de terre (ou plutôt du sable !). Dont un hôtel tout neuf qui vient d'ouvrir et qui fera notre bonheur pour la nuit. Nous sommes sans doute les premiers clients.
Le souk est déjà opérationnel avec ses petites boutiques implantées de manière anarchique, les animaux divaguent et les déchets s'entassent un peu partout. C'est tout est récent mais on dirait que c'est là depuis toujours.
D'autres villes nouvelles sont parait-il en construction sur d'autres axes routiers du désert. Difficile d'en connaître réellement les objectifs. Il y a sans doute une volonté de regrouper les populations plus ou moins nomades. On nous dit aussi que ces villes nouvelles font partie d'un plan de sécurisation du pays face au terrorisme islamique.