Nous n'avons pas envisagé de franchir l'Anti Atlas à vélo par le col de Tizi-Mighert à 1100 m pour 2 raisons : le très fort dénivelé et surtout la dangerosité de cette route à vélo (route étroite, en lacets et forte circulation de camions).
C'est donc en bus que nous nous rendons de Tiznit à Guelmim (100 km). Les vélos sont embarqués dans la soute du bus (il faut négocier ferme pour qu'ils ne soient pas entassés sur la galerie avec risque de dégradation).
Guelmim est en quelque sorte la porte d'entrée du sahara. C'est une ville qui n'est pas désagréable mais après un déjeuner dans un petit restaurant nous avons des fourmis dans les jambes et très envie de prendre la route jusqu'au village de Rass Oumlil à " seulement" 74 km !. Nous faisons aussi la rencontre avec 2 jeunes cyclotouristes marocains qui ont prévu de faire l’aller et retour Fès / Guelmim. Ils nous font regretter de ne pas avoir franchi le col de l’Anti-Atlas qui leur a semblé assez facile, mais on doit tenir compte de la différence d’âge et notre périple, ne l’oublions pas, a pour objectif Dakar.
Dès la sortie de la ville nous sommes dans un environnement très saharien avec des lignes droites à n'en plus finir. Ce qui n'était pas prévu au programme c'est ce vent fort pratiquement de face qui rend pénible les 30 derniers km. Nous commençons à regretter d'être parti un peu précipitemment de Guelmim avec assez peu de ravitaillements. Il va falloir désormais être plus prévoyant car les distances entre lieux habités vont fortement augmenter. Je ressens soudainement une forte fatigue et me met à saigner du nez. Bizarre ! Vers le km 40 une petite gargote inespérée permet de reprendre des forces avec un coca bien frais. En y ajoutant une ou 2 bananes je reprend de la vigueur.
Nous atteignons enfin peu avant la nuit le village de Rass Oumlil, un peu perdu au milieu de nulle part et guère engageant. Il y a 2 gargottes aussi sales l'une que l'autre et pour dormir il faut se contenter d'un cabanon délabré mais où nous serons à l'abri du vent et en sécurité avec les vélos à côté. Bon, on en verra bien d'autres et surement des pires.